Pourquoi la baisse des prix immobiliers va s'accélérer ?

Si on évoquait des surprises positives en ce début d'automne, votre scepticisme serait compréhensible. En effet, depuis la reprise, les tarifs immobiliers n'ont connu aucune fluctuation notable, que ce soit dans les métropoles majeures de France (hors capitale) ou dans le reste du pays, incluant les secteurs ruraux.

Le mois de septembre, traditionnellement paisible côté immobilier, n’a guère vu d’initiatives dynamiques cette année. Tandis que l'année passée à cette même période, une petite montée de 0,2% des prix était enregistrée nationalement. Certes minime, mais tout de même une progression.

Ce résultat nul accentue le ralentissement d'un marché immobilier déjà en pause. Selon les analyses, il serait irréaliste d’espérer un redressement imminent. L'expert en évaluation immobilière prévoit même le contraire : une réduction des prix de 4% sur le territoire nationale d’ici septembre 2024. Cette prédiction s’accompagne d'une possible baisse de 10% du nombre total de transactions. Notons que les ventes ont déjà chuté de 20% cette année comparé à 2022, et il est peu probable que nous dépassions les 900 000 transactions à la fin de l'année.

Depuis un certain temps, Paris dicte la cadence. Les tarifs immobiliers dans la ville lumière ont franchi à la baisse le seuil emblématique des 10 000 €/m² cet été. Et la tendance se poursuit. Sur le mois passé, une diminution de 0,4% a été notée. Le prix moyen actuel se situe à 9 857 €/m², en combinant appartements et résidences. Les grandes propriétés enregistrent une baisse plus prononcée de 0,5% comparée à une réduction plus modeste de 0,2% pour les espaces plus restreints. Sur une année, la chute des tarifs immobiliers parisiens approche les 5%. Un chiffre qui mérite réflexion.

Car ce phénomène s'étend progressivement à d'autres zones urbaines en France. Sur l'année écoulée, huit des onze principales métropoles observent une baisse de leurs tarifs. Rennes avec -2,6%, Montpellier à -3,1%, Nantes enregistrant -5,1%, et naturellement Bordeaux et Lyon subissent une dégringolade marquée, avec des baisses respectives de -8,3% et -8,4%.

En revanche, Lille, Nice et Marseille semblent, pour l'instant, déjouer cette tendance baissière. Combien de temps cela durera-t-il? Lille, malgré une augmentation modeste de ses prix sur l'année (+0,5%), semble s'ajuster. Marseille et Nice, avec des hausses respectives de +2,3% et +6,3%, commencent toutefois à présenter des signes d'ajustement. En particulier, le marché immobilier niçois montre un net ralentissement avec une hausse de +3,3% en demi-année, dont une maigre augmentation de +0,6% sur le dernier trimestre et une stagnation depuis septembre.

Des obstacles pour obtenir des prêts, l'éviction des primo-accédants du marché, une demande en déclin… les effets se font sentir rapidement : l'inventaire des propriétés disponibles à la vente s'accroît dans la plupart des grandes métropoles. Lille en est un exemple frappant : depuis le début de cette année, le nombre d'offres affichées sur nos plateformes a grimpé de 86%! D'autres villes comme Lyon, Paris, Bordeaux, Nantes et Rennes ont surpassé leurs stocks précédents à la crise financière de 2018.

Il y a tout juste un an, une inquiétude grandissante pointait du doigt la rareté des propriétés mises en vente qui pesait sur le secteur immobilier français. À cette époque, les inventaires étaient à leur niveau le plus bas. Désormais, la tendance s'est inversée, et les vendeurs ne dominent plus le marché.

Source des informations : MeilleursAgents